PREMANON
Il neige à Prémanon,
Je cherche mon étoile.
Riant sous les flocons,
Gracieusement tu dévales.
Je rêve de chamoix d’or
Cambré sur le tire fesse,
Je n’fais pas le cador
Le cœur plein de tristesse.
Mon épagneul breton Lucky
Est mort hier d’une overdose
A l’oreille gauche, de la vie
Ce sont les choses.
Lui qui votait toujours à droite
Car il adorait Cassius Clay,
S’il me voyait couah les mains moites
Avec mes bâtons là plantés !
Il neige à PREMANON hein
Tu n’es pas la plus belle
Mais dans tous les cas celle
Qui a compris mon chagrin.
Tes parents ne m’aiment pas,
J’suis un peu roturier
Et je n’en fais pas débat,
De la classe bon dernier,
Mais je t’aime comme au dernier jour
De ma première communion
Reçue très bien avec mention
Quoi que toujours,
Du dernier du culte je fus
Mais comme tu le dis, il faut croire
Que Dieu par foi perd la mémoire,
Ou que ma bonne âme l’a convaincu !
Faut dire que je suis facile, fidèle
Et farouchement attaché
A mon égo spirituel
Comme le disait
Mon lacanien pédopsychiatre,
Pédant curé défroqué
Dépucelé par d’opiniâtres
Jolies grenouilles de bénitier.
Sans bailler comme un loir,
Haletant sous ton lit,
Je me cacherai ce soir
Dans le dortoir des filles.
On dit qu’à PREMANON
la nuit porte conseils
Et que sur mes skis marrons
Demain, je ferai des merveilles !
Douce loi de l’amour,
D’une femme toujours
Tu seras pardonné
D’avoir l’occasion brusquée,
Mais jamais, au grand jamais,
De l’avoir ratée !