DOUILLETTE FRANCE
Mon amour est parti ce matin,
C'est jour de chance.
Mon voisin Germain
Me dit : « Vraiment les femmes en France,
Elles ont bien changés!
Moi de mon temps,
Elles partaient jamais :
Elles gardaient les enfants!
C'est comme ce gamin,
La casquette à l'envers,
Qui m'a pas laissé son strapontin
Dans l'tram hier!
Ah je vous le dis,
Il n'ya plus d'point d'repère,
Bientôt les Qataris
Auront les jeux d'hiver!!!!! »
S'il y avait une guerre
Serions-nous « bousquetaires »?
Un pour un, tous pour un
Ou alors des Jean Moulin?
C'est la question que j'me pose,
À la caisse à l'hyper,
Quand j'vois ces gens moroses
En été comme hiver.
Mais j'm'en fous,
Je suis célibataire
Et j'apprends le tatoo
À mon colocataire.
J'amadoue
Ma voisine adultère,
A mes jolis mots doux,
Elle met son pied à terre.
S'il y avait une guerre
Serions-nous « Bousquetaires »,
Un pour un, tous pour un
Ou alors des gens nourrains?
C'est la question que j'me pose,
Au bureau d'ma misère,
Quand j'les vois qui se gaussent
De ce pauvre Gilbert!
Il est vrai
Qu'c'est pas très populaire
D'aimer la liberté
De penser et de faire,
Pendant qu'c'temps,
Tout le monde fait semblant,
Un œil sur la montre
De la vie qui se tombe.
Aujourd'hui, je lutte avec classe
Contre mon rhume de cerveau
Pendant qu'des traders se prélassent
Avec mon épargne sur le dos!
J'aim'rais connaître l'analyse
Du général dans son tombeau,
A Colombey les deux églises,
Quand il voit sa France en lambeau!
Des syndicalistes boursicotent.!
Dehors, c'est la haine ordinaire,
L'indifférence, le bruit des bottes
Et tous ces dieux qui prolifèrent!
S'il y avait une guerre,
Serions-nous « Bousquetaires »
Un pour un, tous pour un
Ou alors des Jean Moulin?
C'est la question que j'me pose,
Quand jour d'apothéose ,
On remet la médaille
Aux fripons aux canailles!
Rangs serrés,
Boutonnons la ceinture,
A l'l'heure du leurrer,
Les journées se facturent.!
« Grenellons »
Notre amie la nature,
Piétinons, « vélottons »
Et trions nos ordures.
S'il y avait une guerre,
Serions-nous « Bousquetaires »,
Un pour un, tous pour un
Ou alors des Jean Nohain?
C'est la question que j'me pose,
Quand sur radio « misère »,
Ça fleure la « censurose »,
Les bleus aux libertaires.
Il est vrai
Qu'Desproges en liberté,
Quel fameux garde fou
Au pont des « on va où? ».
Décomplex'
‘ons, décomplexons nous,
Vulgarisons le texte
Et abêtissons-nous!
Du pain et des jeux à la ronde,
Dans ce monde c'est chacun chez soi!
Mais dieu merci, Thierry La Fronde,
Sur Arte ce soir f'ra la loi,
Sous titré en langue de Goethe,
Vive la réconciliation!
Et puis après faudra qu'j'me pieute
Car demain ce sont les élections :
Aglaé et Sidonie
Veulent piquer la circonscription,
Avec Nounours et ses amis
Ils veulent faire la révolution…