"A force de rechercher le bonheur,
on en oublie de tuer l’ennui"

PENSEES MISANTHRO-PHILANTHROPIQUES D'UN SAGE EN HIVER

« NE PAS S'Y ETRE OPPOSE AURAIT ETE PIRE QUE D'Y AVOIR PARTICIPE… »
J'ai commencé l'écriture de cette chanson le jour de mes 40 ans, certainement pour me donner du courage et bonne conscience.


Où allons-nous ?
Où allons-nous ?
Sommes-nous devenus fous ?
Ou l'étions-nous ?

Devant,
L'amer.
Derrière,
Le temps
Et le silence,
Ce silence.

Où allons-nous ?
Nous taisons-nous ?
Sommes-nous devenus loups ?
Ou l'étions-nous

Devant,
La serre.
Derrière,
Le sans
Et le silence,
Ce silence.

Il disait :
On aura bientôt tous des casquettes
identiques vissées sur le coin d'la tête,
vautrés devant une télé
où plus rien n'pourra nous étonner,
pas même une caméra cachée
dans l'vagin
d'une femme enceinte
pour voir si on peut laver un cerveau
avant que d'être :

Ah Brel !
Il sera oublié,
On aura préfabriqué
Une musique universelle !
Quand tu parleras des 4 saisons,
il n'en restera plus qu'une.
On t'expliqu'ra qu'il a fallu
Restructurer le temps,
Car désormais on fait pousser tout,
partout
Et par tous les temps.
Alors on gardera l'hiver. Pourquoi ?
Parce qu'on aura moins besoin d'eau

Il disait
nous en sommes là parce que nous avons été
Trop indulgents avec nous mêmes,
Nous feignons d'ignorer le diagnostic depuis si longtemps.
Si encore nous n'avions pas d'enfant,
Nous pourrions nous en moquer.
Nous avons moins d'excuses que nos ancêtres,
Eux ne savaient rien !
Nous n'avons pas d'excuse !
Nous nous croyons noyeurs
Alors que nous sommes noyés depuis si longtemps !
Mais on s'en fout,
On s'en fout comme de sa dernière chemise .

Il disait humant l'air :
J'ai tellement de tendresse
Pour mon espèce
Que j'arrive encore à me mettre en colère.

Puis il ferma les paupières
Et murmura, repensant à Molière:
C'eût été y prendre part que de ne pas s'y être opposé .


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